Il en faut, très très peu pour un instant de bonheur. Un rire d’enfants, la force d’un viel arbre, l’envol d’un oiseau, la beauté du partage, un bras sur une épaule… Peu, très très peu, presque rien.

Une vidéo en l’honneur de Mandela peut-être?

Pour être malheureux, il faut plus s’appliquer. Le malheur: l’absence de bonheur. On ne devient malheureux de l’absence du bonheur que quand on a goûté au bonheur. Avant, rien ne nous atteints mais après, tout nous descend ou, du moins, également presque rien.
C’est pour ça que j’ai créé des parabonheurs. Tout autour de ma vie et pendant de longues années, des parabonheurs protecteurs qui m’empêchaient de souffrir la foudre du bonheur.
Un orage? C’est magnifique un orage! D’une force et d’une puissance intense et les éclairs d’une telle beauté. Cependant, malgré tout cet éclat et la lumière que dégage l’éclair, si la foudre s’abat sur une maison, elle la dévaste de haut en bas. Anéantie par les flammes.
En mettant des parabonheurs on se protège des retombées de la foudre.
C’est ce que je me suis appliquée à faire, après ma première foudre et presque une vie durant. Et je m’étais jurée de ne plus les enlever.
Il y a tout de même un énorme problème avec les parabonheurs, on évite le bonheur. L’éclair qui t’illumine, la force de l’orage qui te prend au tripes. Le vrai bonheur, celui qui s’encre…
Et puis quelque chose arriva, avec la force de l’orage et le brillant de l’éclair, quelque chose de beau quelque chose qui avait besoin de portes à bonheur. Et qui avec toute la force d’être et une patience de marin m’a fait démonter les parabonheurs, l’une après l’autre les années de renfermement et de douleurs s’écroulaient, l’une après l’autre dans un fracas assourdissant, dans des ruines imposantes qu’il a fallu déblayer, contourner, réduire en poussière, nettoyer. 8 petits mois pour venir à bout de 8 ans d’enfermement. 8 mois pour démonter des parabonheurs, redécouvrir le plaisir de donner de soi, croire, croire surtout que le bonheur ne se transformera pas uniquement en pire malheur et puis déblayer, s’acharner à nettoyer son passé pour obtenir une place propre et belle, des larmes, des larmes et des incompréhensions de soi-même, des remontées gastriques de parties de vie indigeste, totalement indigeste.
Puis s’en suit, enfin, la paix, le bien-être, la possibilité de reconstruire, une place lisse, vide, belle, sans plus le moindre décombres.
(C’est le sujet de ma dernière publication.)
Et voilà que, deux jours après, l’orage sans paratonnerre se met à faire tomber la foudre… Le feu qui brûle tout, tout à l’intérieur, cette douleur par laquelle l’on jure de ne plus jamais passer. Celle-ci revient et prend l’intérieur de soi pour un chiffon de papier. Elle brûle tout et te laisse là, avec ça.

Que faire alors, s’en vouloir?

Oui, je m’en veux, car j’ai enlevé les parabonheurs pour d’autres petits êtres lumineux qui n’ont pas à, déjà revivre ça.
Non, je ne m’en veux pas, parce que qui n’aurait pas cru à la possibilité que le bonheur était plus fort que la foudre de ses retombées?

Que faire, replacer des parabonheurs?
Ou profiter de cette place vide pour replanter des arbres et des fleurs?

Les traces de cette douleur n’en donneront que plus de certitude; si l’on peut survivre à tout ça, alors, on peut tout survivre.
Mais si l’on n’y survit pas, il vaut mieux se protéger, n’est-ce pas?

J’aimerai créer un beau jardin avec un vieux saule en son milieu, avec des bancs en bois, des arbustes, des rires d’enfants, et des abeilles qui cultivent leur miel.

Je me demande si c’est possible. Silence…