Hier soir, je me promenais tranquillement dans un air étonnamment doux pour un 24 décembre. Veille de Noël, 19h50, pas un chat à la ronde, à peine une ou deux personnes pressées, croisées de loin, qui, sans doute, couraient rejoindre une fête de famille, leur sac de père Noël à la main.

Un doux petit vent tiède, me caressait la joue, inespéré pour un mois de décembre. Je déambulais donc le long de la rivière, dont l’écoulement ravivait mes oreilles, la brise d’hiver qui semblait brise de printemps me cajolant doucement les cheveux, délicatement, sans les emmêler.

Un début de soirée comme on en fait peu. Et pourtant, je n’avais pas envie de sortir, fuyant la foule des magasins ce jour, j’y fus cependant contrainte, il me semblait que mon petit frère méritait bien son cadeau de Noël, et ça, je pouvais le trouver dans un de ces shops ouvert jusqu’à 22 ou 24 heures tous les jours de l’année (merci Itunes), pas très glorieux, soit, mais il me fut nécessaire de ne pas parcourir la foule pressée de Noël aujourd’hui.

Le climat était avec moi, donc, pour me dire que je n’avais pas eu tort, qu’être pleinement moi était le meilleur choix. Le climat et même Dieu surement, un caresse de vie peut-être, à l’image de cette histoire ou il était dans la brise légère, ce léger souffle de vie pure.

Ces quelques jours sans me presser m’ont fait un bien fou. Vivant chaque moment à son instant, jusqu’à en devenir pleinement soi. La déchirure qui me traverse ces jours est insupportable, tellement que la surmonter parait totalement irréelle. Encore une démonstration de cette force qui m’a toujours habitée et qui vient de je ne sais où, qui me relève sans cesse et de mieux en mieux; on ne s’habitue pas à la douleur, on apprend à mieux la confronter pour la rendre un peu moins offensive.

Aujourd’hui c’est Noël. Comme chaque année, il faudra reprendre soin de ne blesser personne, surtout pas ma maman, toujours à fleur de peau dans cette période de l’année. Plus dur sera l’effort cette fois, il me faudra plus d’hypocrisie, mon pire ennemi.

Il y a un soir ou deux, j’ai passé quelques heures à faire comme si tout allait bien. Arrivée à la maison, j’avais envie de vomir, de me vomir. Ces facettes obligatoires, qui sont souvent démonstration de force, sont épuisantes. Toutefois, le bonheur est de se retrouver après. C’est vrai que depuis quelques semaines, peut-être quelques mois, je fais attention à tout ce que je fais, quels rdv je prends, où je vais, … Et c’est loin de me ressembler. Dans certaines situations, on se met dans un moule qui nous parait être utile, mais il ne fait que bleus et dégâts, même si on apprend, on fait souvent, très souvent les mêmes erreurs au final. Mais parfois, et malheureusement c’est rare, on le remarque à temps.

A temps ou pas, c’est le temps de Noël, c’est Noël. Et j’aime rappeler à ceux que j’aime qu’ils comptent pour moi. Je pense qu’on a tout à gagner à le leur dire, pas vraiment avec un joyeux Noël, mais avec présences et sourires, avant que demain ne nous emporte au loin. Que nous apprenions à utiliser ces moments hivernaux qui nous écoeurent comme occasion d’envoyer des merveilles intérieures à ceux qui nous manquent ou qui nous comblent.

Ah oui… Joyeux Noël.