Ces temps, je pointe au chômage, non que ça me décourage; c’est une période, un passage, qui me sied bien, juste maintenant. Ce qui me donne l’occasion d’observer les pseudo-principes qui régissent les lieux de repentance des sans emplois, variant selon la situation, la personne, les choses, les lieux, mais PAS selon l’administration. Ce qui me vient à mettre plutôt en cause la pseudo-utilité des principes en questions dans ces lieux puissamment fréquentés de l’administration fédérale.

Il faut être clair, condamner une faute et en laisser passer une autre alors que ça mériterait l’inverse; ce n’est pas vraiment ce qui m’agresse, non, il s’agit de l’affront impudique du plaisir de la sanction, orchestrée par certains membres de cette administration fastidieuse et peu respectueuse de l’être humain. Comme si, dès le moindre retard, la lueur s’installait dans les yeux du quêteur de la faute… ce plaisir sournois qui luit jusqu’à briller et dégouliner en sueur sur son visage hilare qui pense (si cela peut s’appeler penser): « On peut, lui enlever un jour ou deux de son salaire pour ce retard à ce fraudeur! » Ah vraiment, quelle plus grande médiocrité que ce vil plaisir à sévir dans le dos de gens à sec et en désagrément total avec eux-mêmes, tant ils se blâment tout seul d’avoir perdu leur travail? Je vomis l’hilarité de cette personne qui puisent son plaisir dans les joies ridicules et passe mon chemin, l’air de rien, avec un sourire, comme si je n’avais pas vu, comme si je l’avais laissée dans son impudique lueur dégoulinante, sans rien remarquer. Je sonne le glas dans mes textes et dans mes regards, mais quand il s’agit d’inconnus; mes yeux se ferment clos et sondent les autres, ne laissant transparaître qu’un sourire de forme. Et vois une lueur; les conseillers et le personnel administratif font souvent de leur mieux, beaucoup sont louables et remarquables d’humanité; essayant de soulager les gens de leur misère tout en respectant le système à la lettre, chapeau bas! Je m’éloigne de mon rdv et porte aux nues le plaisir de ne plus sentir la lame froid du couteau sous la gorge qui sévissait autrefois. Je cherche un job, oui, et alors?

Plus difficile à contenir, le sang de mes plaisirs, qui se déverse depuis quelques temps directement aux vents, jolie couleur vin qui s’envole, sans me laisser le temps d’y goûter un instant avant de s’évaporer sur une douleur brûlante à faire fondre les bonheurs. Je me suis trahie tant de fois, 2 fois même, à perdre mon âme. Et puis, le vent a cherché le ciel, brisé le soleil, rétamé d’un même coup le souffle de l’éveil, perdant le chemin de l’arc-en-ciel… je m’égare en sommeil. Je ne sais comment il s’est rompu contre un rocher, me faisant d’un seul coup retrouver pieds-à-terre, cheveux ébouriffés et un peu étourdie par tant de mètres en stères de trahison personnelle. Je suis revenue à moi, mais jusqu’à quand? Jusqu’à quand éveillée, avant que le sommeil ne me plonge dans la mer douce est pâle d’un autre rêve? Toute une vie déclinée en trêve, il faudrait, je m’y attèle, trouver l’équilibre entre éveil et sommeil et pouvoir en vivre paisible. Je cherche sans cesse une main qui m’accompagne sur ce chemin où je marche à tâtons, éblouie par la vie incongrue.  Je ne trouve pas les marches où poser mes pas, je me débrouille, je m’écorche, je me relève, je continue, je m’accroche. Cette quête inaboutie, le chemin continuelle de mon âme sur les pierres du désert de la condition humaine. Je compte les secondes, je voudrais m’envoler, mais ne parviens pas à délester l’amour de mes ceintures d’encrages.

Seul écrire est audace, et envolée sauvage.

…alors, je déleste les petites joies ridicules des pseudo-principes, rites et mérites et je me pose sur le bord du ciel, pour trouver, dans la tristesse ou la joie, la quiétude d’une profondeur; cet amour se déversant sans s’interrompre dans le jardin de l’âme s’écoulant de je ne sais quelle montagne, c’est peut-être ça, la plus grande souffrance et le plus beau bonheur d’une vie en coeur, pieds nus pour éviter d’ébouriffer les fleurs.